L’église paroissiale Saint Côme et Saint Damien fut construite vraisemblablement dans la première moitié du XVIIème siècle, mais bénéficia de quelques remaniements au cours des deux siècles suivants. Le bâtiment est construit en moellons hourdés de mortier. Les pierres ont été progressivement rendues apparentes par la dégradation de l’enduit initialement posé.
La façade est d’aspect sobre et rectiligne, marquée par deux étages de pilastres soutenant un fronton triangulaire. Le clocher, placé sur la gauche de l’édifice, est particulièrement imposant, avec ses cinq étages ajourés et surmontés d’un clocheton.
À l’intérieur, de riches peintures ornent les voûtes du chœur et des chapelles latérales. Les peintures du chœur sont quelque peu dégradées, mais le visiteur attentif reconnaîtra cependant, sans surprise d’ailleurs, les figures de Saint Côme et de Saint Damien en adoration devant la colombe du Saint-Esprit. Prenez le temps d’apprécier également la finesse qui caractérise le travail réalisé en 1721 sur le retable du maître-autel : les colonnes torses, l’entablement à ressauts, ou bien encore le fronton cintré et décoré de denticules, font montre d’une grande recherche stylistique.
Dans la nef, jetez également un œil sur la chaire à prêcher. Cette cuve munie d’une rampe d’accès galbée, et décorée de nombreux décors stuqués, est vraisemblablement l’œuvre de Giovanni Raffalli le vieux, artiste local premier d’une lignée réputée de peintres et stucateurs.
En matière de peintures, votre intérêt pourra notamment se porter sur le tableau du maître-autel (classé aux Monuments Historiques), réalisé en 1682 par le peintre Maurice Casalta, et représentant le martyre de Saint Côme et Saint Damien. Dans l’une des chapelles latérales, vous retrouverez également une œuvre d’un autre Casalta, Giuseppe Maria. Ce peintre compte parmi les peintres corses les plus actifs de sa génération (il produisit des tableaux de 1687 à 1711), au point que vous retrouverez nombre de ses productions dans d’autres églises des environs. Notez que la présente peinture est d’ailleurs largement inspirée d’une œuvre de Domenico Piola, « la donation du Rosaire à Saint Dominique et la donation du cordon à Saint François », exposée à l’église Saint Jean Baptiste de Bastia.